Du beau gros bébé à l'enfant, puis à l'adulte obèses, il n'y a parfois que quelques pas à franchir. On sait aujourd'hui que l'obésité peut être prévenue dès la petite enfance. Plus tôt elle est prise en charge et plus il sera facile d'y remédier. Quelques bonnes habitudes alimentaires et de l'activité physique suffisent généralement...
Quand s'alarmer ?
L'obésité est un excès de graisse. Chez le petit enfant,
on peut la dépister dès la première année de vie,
grâce au suivi des courbes de croissance, régulièrement
reportées sur le carnet de santé par le médecin. Un bébé
tout rond n'est guère inquiétant ! Mais en termes de proportion
graisseuse, ce qui est normal à deux ans, devient de l'obésité
à quatre ans. Normalement, le poids croît moins rapidement que
la taille. "Il est normal de voir les côtes chez un enfant de six
ans, souligne le docteur Frelut, puisqu'il mincit en grandissant". Il convient
d'être vigilent quand l'enfant franchit successivement deux à trois
des courbes officielles, avec le risque d'un début d'obésité.
Outre le facteur génétique (études médicales actuellement
en cours), les causes de l'obésité sont généralement
alimentaires : quand l'enfant mange trop ou grignote souvent. Enfin, le manque
d'activité physique, en ville notamment, vient compléter ce tableau.
Car cela compte de gambader dehors, même quand on ne marche qu'à
quatre pattes !
Quelle attitude adopter ?
"Il est rare qu'on fasse perdre du poids à l'enfant, " précise
Marie-Laure Frelut. L'essentiel est de stabiliser le poids de l'enfant jusqu'à
ce que sa croissance prenne le relais. Les parents devront prendre garde que
poids et taille soient systématiquement reportés sur le carnet
lors des consultations chez le médecin. "Souvent, après l'âge
de deux ans, les visites médicales s'espacent, explique le docteur Frelut,
les indicateurs ne sont plus suivis par le médecin. Aux parents de reporter
d'eux-mêmes poids et mesure sur le carnet de santé." Ensuite,
il convient de donner à l'enfant une vie équilibrée, au
niveau de son alimentation, comme de ses activités. "Trois repas
par jour avec un goûter pour attendre le dîner, cela suffit tout
à fait." Quant à la constitution des repas, le rôle
éducatif des parents entrera en jeu : lui faire manger un peu de tout,
ou du moins goûter ce qu'il dit ne pas aimer. Mais aussi respecter la
variabilité de son appétit. Il peut arriver qu'il n'ait pas faim.
Mais, dans ce cas, il n'aura pas non plus envie de dessert...
Les règles alimentaires sont similaires à celle des adultes :
préférer l'eau aux sodas, le pain aux biscuits, varier les légumes,
manger des laitages au moins trois fois par jour... Très souvent, c'est
quand l'enfant commence à manger comme le reste de la famille que son
équilibre corporel dérape : "Il prend de plein fouet tous
les défauts alimentaires de la famille", conclut le docteur Frelut.